Comment dire au revoir à un ami de longue date qui, avec élégance et discrétion, vient de nous quitter après une bataille de plusieurs années contre une maladie qui a fini par l’emporter ? Sinon en poursuivant nos efforts pour tenter de répondre à des questions qui étaient aussi les siennes. Une tâche d’autant plus essentielle qu’originaire du Brésil, il écoutait avec beaucoup d’attention battre le cœur de son pays d’origine au rythme de ses incessantes convulsions.
Plusieurs d’entre nous étions proches de José Burle de Figueiredo que ce soit comme collègue de travail, parce que l’on partageait sa passion pour la culture, la musique et l’opéra, ou tout simplement parce qu’il était devenu un ami. Pour tous, il était un homme très attachant.
José avait une manière bien à lui d’aborder les questions difficiles. Un mélange de révolte et de retenue teinté d’un fatalisme latino-américain. Pas la peine de lui expliquer le national-populisme. Au Brésil on le connait depuis toujours. Lorsque nous avons créé le Cercle Germaine de Staël, il n’hésita pas une minute à nous rejoindre tant notre projet correspondait à son besoin d’échanger avec d’autres sur ce sujet. Cher José, tu nous manques déjà comme nous manque Gilbert Siegrist qui nous a quittés l’année dernière. Le départ des proches avec lesquels on a partagé tant de choses est décidément bien cruel. JDR