par Juliette Michaelis
Présents:
André Borowski, Laura Cardia, André Duval, Daniele Fino, Jean-Luc Maurer, Juliette Michaelis, Jacqueline Monbaron, Gerry Rodegers, Janine Rodgers, Wouter van Ginneken,
Dario Ciprut, depuis Paris en télétravail et Jean-Daniel Rainhorn arrivé en fin de séance à cause des grèves SNCF
Président de séance: Jean-Luc Maurer
Nouveau membre: John Burley
John Burley (britannique/français, 78 ans) est diplômé en histoire et économie de l’université de Cambridge. Il a travaillé pendant 4 ans au ministère de la Planification et du Développement économique dans l’Ouganda nouvellement indépendant à la fin des années 1960 et au début des années 1970. En 1972, il rejoint les Nations Unies et travaille d’abord au PNUD/New York; puis au bureau nouvellement créé du Directeur général des Nations Unies pour le développement et la coopération économique internationale; enfin à la CNUCED à Genève, d’où il a pris sa retraite en 2004 en tant que directeur de la Division de l’infrastructure des services et de l’efficacité commerciale. Il a travaillé comme consultant pour plusieurs agences des Nations Unies et le South Centre. Il a également été le Représentant permanent de l’Organisation internationale de droit du développement à Genève de 2013 à 2015. Il est auteur de plusieurs articles sur les Nations Unies, ainsi que co-auteur de Eric Drummond and his Legacies – the League of Nations and the beginnings of Global Governance and of The Early Contributions of British Nationals to the Post-War International Organisations. John Burley a étét conseiller municipal de Divonne-les-Bains de 2008 à 2020, la dernière année en tant que Maire-Adjoint pour les relations transfrontalières: en cette qualité il a organisé l’exposition Cent Ans + 1 de vie internationale – une région transformée.
(Merci Wouter!) Que JB n’oublie pas d’ajouter son nom, sa photo et son parcours en quelques lignes sur la liste des membres du cercle GdS qui se trouve dans notre blog!
I- Actualités
GR et JR reviennent de l’Inde. Leurs amis sont désespérés. Les élections vont avoir lieu prochainement et il est très probable que Modi soit réélu. En regardant la TV, on constate qu’il maîtrise parfaitement les questions qu’on lui pose. Il est capable de convaincre beaucoup de gens et c’est bien triste.
DF: le gouvernement suisse est de plus en plus de droite et que ses positions ne sont pas pas du tout cohérentes.
AB: la Suisse est en partie prospère parce qu’elle abrite de nombreuses entreprises multinationales. Le Crédit Suisse et l’UBS utilisent leur identité suisse pour leur travail mais leurs comptes sont internationaux. La décision du rachat de l’un par l’autre, avec un très gros prêt de la Banque Nationale, traduit un déni de démocratie puisque le parlement n’a pas été consulté. Cette attitude a créé une grande tension. Pour gérer leurs comptes les banques suisses devraient au minimum rentrer dans l’organisation européenne de stabilité bancaire (MES). Cela aurait évidemment des conséquences politiques. Le problème vient d’un manque de stabilité et de visibilité du gouvernement. Celui-ci reste obstinément centré sur le maintien de sa neutralité. Rien n’est simple… Nous parlerons ensemble de la question de la neutralité.
DF est obnubilé par la situation genevoise. Il s’est beaucoup engagé dans son parti (porte à porte et stands) en vue des prochaines élections des conseillers d’Etat genevois pour avoir une majorité de gauche. Si la droite gagne, la situation politique sera difficile. Il ne lui fait pas du tout confiance. JLM pense, si on regarde le pays voisin, que l’extrême gauche est responsable de cette situation, C’est un problème historique.
WvG a été frappé par la visite de Macron en Chine, avec en arrière plan la question de Taïwan sur laquelle il avait déjà pris position. Il est aussi très intéressé par le développement du Brics. Certains pays du Sud, comme l’Argentine, demandent à y participer. Or le Brics est unipolaire et se veut hégémonique. JR souligne que Macron, puis Lula, sont allés en Chine avec beaucoup d’entrepreneurs et que la Chine et le Brésil veulent que leurs échanges se fassent avec leur monnaie locale. Ils souhaitent une « dédolarisation » des échanges internationaux. D’autre part, l’Egypte, le Bangladesh et les Emirats arabes unis sont devenus membres du Brics récemment. Il sera intéressant de voir si leur banque va avoir les mêmes types de fonctionnalité que le FMI. JLM rappelle que la plupart des membres du Brics font partie du mouvement des non-alignés et qu’il y a aussi le « mouvement des 77 ». Tous deux sont très actifs.. Est-il possible qu’ils disparaissent au profit du Brics? Il est certain, pour le moins, que la plupart de ces pays se retournent vers la Chine et lui paient leur tribut comme le voulait la tradition impériale vis-à-vis des pays qui l’entouraient!
JB (inaudible même pour mon petit-fils: j’écris ce que je crois avoir compris… et corrigerai mon pv s’il le faut) En France, se demande-t-il, le Rassemblement national va-t-il gagner la prochaine élection présidentielle? La question est excellente et fondamentale pensent plusieurs d’entre nous.
AD: l’arrêt de la dernière centrale nucléaire de l’Allemagne comme une catastrophe pour l’écologie puisque le nucléaire va être remplacé par le charbon, La concurrence économique entre l’Allemagne et la France en est la principale raison. La France a une électricité peu chère. Selon AB, c’est la stabilité du gouvernement allemand qui est en jeu.
.
JM est avant tout préoccupée par la guerre au Soudan et surtout par la manière dont la presse en parle. Dans les quotidiens, on nous la présente comme une guerre entre deux généraux sans parler des morts qu’elle entraîne parmi les civils, comme si l’émotif devait être évacué… au niveau international. Si on compare ces nouvelles avec celles données pour l’Ukraine, la presse occidentale a nettement deux types d’attitude par rapport aux guerres qui sévissent sur la planète. D’autre part, à propos du Crédit suisse, elle est frappée par l’énergie qu’a dû fournir le conseil fédéral pour se faire entendre et par le fait qu’il n’ait pas parlé des conséquences que pouvait avoir ses décisions. Cette attitude éclaire le fonctionnement d’une démocratie directe. Le parlement avait voté contre. L’exécutif a considéré le financement du Crédit suisse comme un état d’urgence, comme le Covid… C’est effectivement un déni de démocratie.
LC s’interroge sur le gouvernement italien, comme d’habitude dit-elle. Des lois ont été votées pour l’accueil des migrants sans permis, mais actuellement on essaie de les abroger. Beaucoup de personnes sont dans la clandestinité et on se pose des questions sur la sécurité. Le ministre de l’agriculture a dit une phrase très significative: « la substitution est finie » ou, en d’autres termes, le grand remplacement n’aura plus lieu. Les réactions ont été vives. On a demandé qu’il s’excuse mais il ne l’a pas encore fait… JLM se demande si l’on peut dire que Méloni au pouvoir est plus nuancée que dans l’opposition. Oui, pense LC, mais elle ne prend pas vraiment de décisions. C’est le cas de tous les partis d’extrême droite qui arrivent au pouvoir. Ils ne peuvent appliquer leur programme et perdent alors un peu de leur popularité, sinon les élections à venir
GR: tout le monde a vu le tour triomphal de Joe Biden en Irlande. C’est un classique pour tous les présidents américains. Il y a deux fois plus d’Irlandais aux Etats-Unis qu’en Irlande et beaucoup d’entre eux ont voté pour lui. Il a eu le vote catholique en allant au Sanctuaire de Nock et le vote identitaire en allant à Ballina, ville d’origine de sa famille. C’était le 25ème anniversaire de l’Accord du Vendredi Saint, considéré comme extraordinaire puisqu’il a mis fin aux conflits des 50 années précédentes. La situation a longtemps était bloquée par les Unionistes mais elle a beaucoup changé ces derniers temps pour des raisons territoriales et politiques. Un accord est devenu possible grâce à la bonne volonté des deux parties et au dépassement de clivages de nature historique. On ne peut que penser à l’Ukraine aujourd’hui où les concessions proposées par la Chine et le Brésil sont méprisées par les Européens. L’expérience historique des accords en Irlande devrait les inspirer. JLM se demande si cet accord, qui a certes mis fin aux risques de conflits, a repoussé les rêves liés à une réunification. Non, au contraire, lui répond GR, elle fait partie de l‘accord de 1998. Celui-ci laisse aux citoyens de l’Irlande du Nord choisir s’ils veulent être irlandais, britannique ou les deux à la fois. Il fallait, selon lui, de l’imagination pour dépasser les questions d’identité. Mais pour qu’il y ait une réunification il faut un vote majoritaire et organiser un référendum. La décision reste aussi dans les mains du gouvernement britannique et ces mains, on le sait, ne sont pas très fiables.
JR: Suite à une nouvelle augmentation des migrants en Italie, l’une des clauses du nouveau règlement sur les migrations qui vient d’être accepté au parlement européen prévoit de les redistribuer dans tous les pays Européens. Elle a été été soutenue par 429 voix pour et rejetées par 113 contre. Il est intéressant de constater que ces dernières émanent, entre autres, des Républicains français et du Rassemblement national alors que les Italiens ont voté pour avec la gauche!
JLM revient sur ce qu’a dit JB, notre nouveau membre, et précise qu’il ne critique pas la politique de Macron en général mais en revanche sa manière de faire et d’en parler. Sur le fond, il est d’accord avec Macron: il a raison de dire que l’Europe n’a pas à être soumise aux Américains. S’ils entrent dans un conflit avec la Chine, l’Europe ne doit pas nécessairement les suivre. Le moment serait mal choisi, avec la guerre en Ukraine et la question de Taïwan. En ce qui concerne les Brics, il est temps qu’on remette en question la « dolarisation » du monde depuis la 2ème guerre mondiale. Il existe une solution: un panier de devises avec le dollar, le yuan et l’Euro. Que les américains arrêtent d’utiliser leur monnaie pour distribuer des sanctions à travers le monde! Ceci dit, il est particulièrement consterné par ce qui se passe en Birmanie. On n’en parle pratiquement plus…ni d’ailleurs du Yemen ou de l’Afghanistan. Les forces de police et l’armée n’hésitent pas à réprimer, y compris par des tirs à balles réelles, toute opposition, même dans les villages. L’Asean est censée exiger de la junte au pouvoir qu’elle applique les résolutions prises à Djakarta en vue de restaurer la démocratie. En vain. Enfin, il est certain que la France a encore de mauvais jours à passer pour gérer la décolonisation des « confettis » de son empire. GR souligne qu’à Mayotte on est en train d’expulser les migrants des Comores. Or, les Comoriens sont chez eux à Mayotte…
AB: la domination du dollar depuis 45 est difficile à combattre. C’est choisir entre la peste et le choléra. Par rapport à la Birmanie, l’abolition de la junte est très difficile à obtenir, car derrière elle, il y a la Chine. JLM rétorque que l’Asean devrait suspendre la Birmanie de son association. Or ils n’arrivent pas à le faire. La junte est soutenue, entre autres par le Vietnam et le Cambodge sans parler de la Chine. Il pense qu’il faut être volontariste en matière de police nationale ou internationale pour soutenir la démocratie et les opposants aux différents « gendarmes » qui gouvernent de nombreux pays, comme en Iran par exemple. Le sentiment d’identité est très présent partout et ’il s’appuie, dans certains pays sur la religion. En Iran, en Irlande et même en Russie ou en Ukraine, entre autres. Enfin JM nous conseille de regarder sur Arte dans l’émission Thèmes du mardi trois documentaires sur le rôle des Evangélistes et plus généralement de la religion en politique
DC (inaudible, donc écrit à partir d’un courriel qu’il m’a envoyé) nous fait part des aléas du projet d’initiative sur le vote des étrangers pour laquelle il se bat avec d’autres camarades. Ils sont en attente d’une séance du GC après un second passage par la commission responsable qui a pris majoritairement position pour l’IN et suggère l’élaboration d’un contre-projet. Une minorité de la commission s’oppose à l’IN. Depuis, il croit savoir que la séance capitale aura lieu au GC le 22 juin, où on aura, après lecture des rapporteurs, l’avis du parlement sur l’IN et si oui ou non il recommande aussi l’élaboration d’un contre-projet, puisqu’il est devenu encore plus à droite qu’avant, que la défection de la gauche est patente et que la gauche combative est divisée. De toutes façons, la votation aura lieu, soit fin 2023 soit en cas de contre-projet dans un délai supplémentaire d’un an. Par rapport au Crédit suisse, il se contente de dire que sa chute a prouvé qu’il n’y avait pas à s’extasier sur les performances libérales en la matière et que l’incapacité à gérer la finance mondialisée n’était pas que l’apanage des Etats.
II- Débat sur la conférence donnée par René Longet lors de notre réunion précédente
JR: les recommandations de Longet sont faites au niveau local et elles portent essentiellement sur le milieu populaire. Ce milieu est attiré par le populisme et il faut selon lui les ramener vers la gauche en leur parlant en tête à tête et en les éduquant.. Or le problème vient du système économique et politique actuel. Comment le changer? Par rapport aux milieux populaires, il y a une action plus globale, proposée par 2 députés français, Fabien Roussel et François Ruffin: il s’agit de redonner de la dignité au travail et de revoir la répartition des richesses. En bref, l’action locale, c’est très bien mais elle restée sur sa faim au niveau global.
JM: elle est également restée très perplexe. Il a dit une centaine de fois « il faut ». Elle trouve cette expression trop moralisatrice, elle lui rappelle probablement son passé protestant. Il y a pour lui ce qui est bon et ce qui est mauvais, ce qui est vrai et ce qui est faux. Elle lui a posé une question sur l’émotivité, source du populisme. Il y a une émotivité positive et une émotivité négative., lui a-t-il répondu… Il est dans cette logique. Elle ne se donne pas le droit, quant à elle, de juger ainsi la pensée des autres. Comme Janine, elle trouve qu’on peut penser local, mais il faut que cela soit soutenu par une vision plus collective. Elle a senti le militant, mais un militant du passé. Il devrait selon elle actualiser sa pensée. Selon DF cette attitude est dûe à sa pratique. Il va dans un milieu qui n’est pas d’accord avec lui, en défendant sa position personnelle et en pensant que c’est la voie la plus efficace pour changer le monde. C’est courageux!
WvG: cette conférence était une sorte de potpouri, Il a surtout retenu ce que Longet a dit à propos de la gauche. Elle a fait et fait toujours des erreurs de stratégie. Elle ne doit pas se limiter à être un doublon des services sociaux et doit défendre des enjeux de société, i.e. définir des structures nationales et internationales pour mieux nous armer. Longet a aussi dit que la droite n’a pas le monopole de la compétence économique, ce que l’on entend souvent, même aux Etats-Unis.
AD: dans sa bonne volonté, Longet, comme un socialiste bobo, regarde d’en haut la « population », comme il nomme ses interlocuteurs. Or, il n’y a pas de population, mais des électeurs, socialistes ou non. La population ne participe pas aux décisions. Il faut proposer, au personnes qui ont des réclamations à faire de participer aux réunions du parti. C’est une autre démarche. Par exemple, aujourd’hui en France, le mouvement scolaire est né dans les régions. Un handicapé demande de modifier le trajet qu’il doit prendre pour se rendre dans son école. On le lui refuse sous prétexte que c’est mauvais pour l’environnement… C’est l’une des sources du Rassemblement National!
GR: cette discussion est très utile! On emploie très souvent l’expression « milieu populaire». Lorsqu’on l’utilise, on pense ne pas en faire partie et être capable de lui montrer la lumière. Que veut dire ce mot? Il vaut mieux parler des travailleurs ou des classes laborieuses, et non pas d’une masse informe qui suit sans réfléchir les démagogues de tout type. Cette attitude est selon lui très dangereuse.
AB: notre conférencier manquait d’ambition. Effectivement, c’est un acteur local, qui parle d’actions locales, plein de bonnes intentions. Je propose qu’on mettre son texte, au même niveau que tous les autres textes. Il n’a pas de vision globale ou internationale et manque d’ambition.
DC: il a des réserves sur la vision unilatérale du populisme comme poison de la démocratie défendue par Longet et suggère à nouveau d’inviter Antoine Chollet qui défendrait une vision qu’il croit alternative.
JLM: l’ensemble de la conférence était bien structuré et elle peu être complémentaire à d’autres visions plus globales comme celle d’André ou de Gérald et Dario.
III- Questions à poser aux conférenciers des mois de mai et juin prochains
1- le 19 mai: Patrick Taran, sur les migrations
WvG: Patrick Taran a travaillé au BIT et connaît très bien les migrations à un niveau international. Il a l’intention de parler de 3 choses par rapport à notre intérêt pour le populisme :
1- L’analyse des relations entre migrations et inclusions dans des sociétés de plus en plus multinationales et multiculturelles. C’est intéressant car elle tourne autour de la question de l’identité.
2- La participation démocratique, c’est à dire comment les politiques d’accueil sont réalisées et qui en prend l’initiative et y participe.
3- Les intersections des migrations avec la fin de vie, avec la pandémie, avec le réchauffement climatiques, ainsi que les relations avec les entreprises, dont les gaffa, et surtout avec les mouvements nationaliste et populistes en Europe et ailleurs
Ce tour d’horizon est très vaste! Selon Wouter, l’enjeu principal pour les migrants sont les peurs des pays d’accueil: peur de perdre son identité, peur de perdre son travail , peur que l’Etat providence soit détruit par les demandes excessives des immigrés. Les migrations ont quelquefois des côtés positifs, pour l’économie d’abord, surtout lorsqu’un pays manque de main d’oeuvre, comme dans les années 60, pour le brassage des cultures ensuite, dans la société et dans la famille et enfin pour le renouvellement physique de la société avec l’arrivée de sangs neufs. W. A de nombreuses autres questions à poser mais il aimerait entendre les nôtres avant d’en parler.
JR pense qu’il est important de séparer très précisément les politique de l’asile des politiques concernant les migrants économique. D’autre part, va-t-on parler spécifiquement des problèmes des frontaliers, à Genève en particulier? Wouter trouve que c’est l’objet d’un autre débat, qu’il faudra organiser. En octobre, propose JLM.
JM rappelle la conférence d’Etienne Pillet sur les enjeux et le cadre général des migrations. Elle est surtout intéressée par le 3ème point, sur les liens avec le réchauffement climatique. Les migrations ont existé de tout temps, pour la recherche de l’eau par exemple.… Qu’allons nous faire des migrants du climat? Nous y sommes déjà confrontés.
DF s’interroge sur les politiques nationalistes, en Italie par exemple. Comment résoudre de manière humaine les problèmes provoqués par l’arrivée de nombreux migrants? On ne peut ouvrir les frontières complètement et il faut des mesures qui restent dans le cadre de la déclaration des droits de l’homme.
Pour AB, on parle le plus souvent des préjugés des populations sur les gens venus d’ailleurs. Mais il y a aussi des effets réels, des dangers dûs aux migrations. Il ne faut pas les nier, être angélique. Ce qui se passe en Suède est de ce point de vue significatif! C’est pourtant un pays social-démocrate depuis longtemps.
JLM est d’accord avec Jacqueline. Les migrations existent depuis la nuit des temps. Nous sommes, chacun d’entre nous le fruit de multiples mélanges. Il a un ami américain, grand blond aux yeux bleus, spécialiste du Sud-Est asiatique qui habite en Australie. La famille d’où il vient est très conservatrice sinon raciste… En faisant son arbre généalogique, il a trouvé parmi ses ancêtres un esclave noir… Pourquoi ce type d’arguments ne sont-ils jamais utilisés. D’autre part, notre société souffre d’une énorme baisse du taux de natalité, nos jeunes ne veulent plus se marier ou même, comme en Chine, avoir d’enfants. Nos sociétés vont-elles survivre sans migration? Telle est pour lui la question essentielle.
GR souligne que grandes sont les différences entre les législations des pays d’arrivée et des pays d’origine. L’analyse du pays d’origine est très importante. Il y a des questions d’ordres politique, économique, familiale. Il faut en avoir une vision équilibrée. JLM rajoute qu’en accueillant les migrants pour mieux développer leur économie ou leur politique sociale, les pays du nord fond du tort, appauvrissent les pays d’origine. La santé en est un bon exemple… C’est un vrai problème, un problème moral.
W se demande s’il faut parler des migrations en Europe seulement ou aussi en Amérique ou ailleurs, comme en Russie par exemple qui est le pays qui a le plus de migrations. Il faut le décider. Taran peut parler de tout. Il est important, lui répondons-nous, d’avoir les chiffres et les parcours au niveau mondial mais il faut se concentrer sur l’Europe. Il se demande aussi s’il faut parler des conférences sur les droits de l’homme et sur les déclarations de l’ONU par rapport à l’accueil des migrants. Il est fondamental, enfin, de parler de la surveillance et de la fermeture des frontières, de Frontex en particulier.
W considère qu’il a suffisamment de choses à transmettre à notre prochain conférencier.
Jean-Luc part au soleil le 15 mai. Il enverra tout de même depuis le lointain la convocation pour notre prochaine réunion et son ordre du jour. On propose d’inviter à déjeuner le conférencier et de lui offrir un bonne bouteille de champagne. C’est une habitude à prendre avec tous nos invités…
2- Le 16 juin, François Walter sur l’histoire de la neutralité suisse
La neutralité suisse est devenue une question européenne. Jacqueline nous rappelle que nous avions demandé à Françoise et à elle de réfléchir sur ce sujet. Toutes deux ont été d’accord sur l’importance d’avoir une vision historique. Elle a rencontré François Walter et il a été d’accord de nous faire un conférence à ce propos. Historien qui a écrit 5 volumes sur l’histoire suisse, il nous parlera de l’histoire de notre neutralité pour en arriver à la situation actuelle.
On peut prévoir une 2ème réunion pour parler de la situation actuelle en articulant la neutralité avec la démocratie.
DF, qui pense bien connaître le concept de neutralité, nous signale que l’UDC lance une initiative pour « blinder » la neutralité. Elle doit être au coeur de nos débats.
JR trouve aussi qu’il est important d’avoir une perspective historique avant tout autre discussion. Elle pense qu’il est nécessaire de situer la Suisse par rapports aux autres pays neutres de l’Europe. Elle avait suggéré la Suède, l’Irlande et l’Autriche. Cela demande peut-être une séance supplémentaire.
JLM pense que François Walter a les compétences pour parler des incidences de la neutralité suisse pendant la deuxième guerre mondiale et du rapport Bergier par exemple. C’est indispensable.
AB juge aussi fondamental de savoir quels pays ont été les « clients « de la Suisse et ont favorisé l’adoption de la neutralité. La Suisse, en effet, a été, jusqu’au milieu du 19e siècle un fournisseur de soldats pour le roi de France en particulier. Il en avait besoin pour former un bloc au centre de l’Europe et pour le passage des Alpes. La nécessité de « clients » s’est aussi manifestée pour les neutralités autrichiennes et irlandaises.
DF pense qu’on peut parler de neutralité pour les pays non alignés par rapport aux USA, donc face à un pays qu’on ne peut contrôler. Aujourd’hui, ils ne devraient plus s’appeler « non-alignés car ils ne sont plus du tout neutre vis-à-vis de l’hégémonie américaine
JLM
Le non-alignement est souvent très relatif… Ces pays peuvent être forcés de s’aligner par exemple durant la guerre froide ou encore face aux Etats-Unis. On a même faits dans ce but des coups d’Etat, par exemple en Indonésie ou au Brésil. l faudra qu’on en parle durant les séances postérieures à la conférence de Fançois Walter..
JM partage une blague paru dans le Courrier et la Liberté: Comment sait-on qu’il n’y pas de néo-nazis en Ukraine? (S’il y en avait) La Suisse lui aurait déjà vendu des armes. Elle circule dans les couloirs d’instituts allemands et traduit l’exaspération suscitée par la vente des armes suisses et leur transfert à l’Ukraine.
IV- Organisations de nos prochaines réunions.
1- le 19 mai, intervenant extérieur
Patric Taran sera accueilli et la séance sera présidée par WvG
2- le 16 juin intervenant extérieur
François Walter présentera sa conférence en Power Point. Il faut vérifier qu’il peut le faire dans cette salle… D’autre part, il devra se parquer au Palais Wilson. JLM et JM s’en occupent
3- le 15 septembre exposés par nos membres Gérald Berthoud et Dario Ciprut
sur le populisme en réponse à l’exposé de André Borowsky du 17.03 sur les Racines du populisme (cf. son résumé joint au Cpte-rendu de la réunion). DC nous informe qu’ils se sont rencontrés Gérald et lui, que le travail est avancé puisqu’ils pensaient en parler en juin… Ils nous communiqueront leur texte 15 jours avant notre rencontre
Les séances suivantes porteront essentiellement sur la natalité suisse comme discutées ci-dessus. JM rappelle que nous avions aussi prévu une séance avec Jacques JBT (?) sur l’intrusion des réseaux sociaux dans notre vie privée.
V- Notre blog
JLM énumère les textes produits par nos membres sur le populisme et que nous avons décidé d’insérer dans notre blog avec des liens et une page de couverture
1- le dernier texte de Gilbert Rist sur la psychologie du populiste
2- le texte de Borowski sur les Racines du populismes
3- la conférence de René Longet telle qu’elle a été reproduite par JR
4- le texte qui va être produit par G. Berthoud et Dario pour la séance du 15 septembre
DF (et moi-même) pensons que les textes sur la démocratie devraient également être sur le blog. Ils font d’ailleurs beaucoup de référence au populisme. Gerry en fera un petit chapeau.
Selon JMI, il faut aussi y mettre les textes produits par JDR sur les réseaux sociaux. Il sont l’une des causes sinon la cause principale de la montée du populisme.
JM rappelle le règles instaurées pour l’introduction de textes dans notre blog. Il ne doivent pas faire plus de 3 pages, sinon on ne les lit pas..
1- il faut demander à René Longet s’il est d’accord que l’on mette sur Internet la reproduction de sa conférence. Cet accord est indispensable pour tous les intervenants extérieurs.
2- La majorité des présents refusent d’utiliser WhatsApp pour faciliter nos communications
3- JD, qui vient d’arriver, nous communique son expérience de la SNCF. Les trains ont beaucoup de retard et sont même annulés, après 3 heures d’attente, sous prétexte de pro
blème techniques. La foule qui attendait avec lui le train pour Genève sont devenus violents! La France est un pays qui va mal: avant la réforme des retraites, la moyenne de la durée du travail était de 63,2 ans. Tout le chaos, les protestations et même les violences d’aujourd’hui portent sur 0,8 années d’augmentation du travail!
La Suède, après de nombreuses années vient de rétablir le contrôle de l’identité dans les trains, sous prétexte du grand nombre d’immigrés sans papier…
Conseils de lecture:
JLM:
Quinn Slobodian:
Les Globalistes. Une histoire intellectuelle du néolibéralisme.Le Seuil, 1922 Le terme « néolibéralisme » est né à Genève, à HEI à la fin des années 20!
Marc Dugain:
TsunamiAlbin Michel 2023
Passionnant et inquiétant! Sur la présidence française face à des foules de mécontents…
JM:
Raphael Glucksmann
La grande confrontation, Allary Éditions, 2023
Entre les démocraties occidentales et Pouetine…
Le 12 mai 2023
Juliette Michaelis