Robert Badinter en était une. Pas n’importe laquelle. Reconnaissance unanime dans nos pays démocratiques envers cet homme dont le combat fut exemplaire. Les hommages pleuvent et le Cercle Germaine de Staël est lui aussi en deuil. Tant de courage, d’intelligence et de détermination pour défendre avec virulence devant l’Assemblée nationale le projet de loi d’abolition de la peine de mort. Un exemple incontestable montrant qu’il est possible de se battre pour une « justice humaine » selon ses propres termes, et d’arriver à convaincre, même lorsqu’au départ, l’opinion publique est contre soi.
On pourrait citer d’autres personnages d’exception qui ont lutté pour davantage de liberté et de justice : Simone Veil, Martin Luther King, Nelson Mandela et d’autres encore. Des vies profondément meurtries par l’emprisonnement, la mort, les camps de concentration, l’exclusion, le racisme. Faut-il vraiment avoir vécu l’horreur pour trouver la force d’agir contre l’injustice ?
Mais où sont les grandes figures de demain ? Le trou noir. Quand se révèleront-elles ? Rien à l’horizon ! Que manque-t-il aux nombreuses personnes ou communautés qui protestent contre les guerres et injustices qui secouent la planète, pour que ces protestations aboutissent ? Où trouver le ferment qui permettra l’émergence de nouvelles figures rassembleuses, prêtes à se battre avec les armes de l’intelligence, de la justice et du courage ? Un tel combat ne peut se développer que dans un régime démocratique. Il mène à la mort dans les régimes totalitaires. Alexeï Navalny en est le tragique exemple. JM