Une fois n’est pas coutume, enfin un billet d’humeur pour parler d’une bonne nouvelle. Ayant proclamé son indépendance le 20 mai 2002, le Timor Leste offre en effet une lueur d’espoir ténue mais rare et réconfortante dans un monde bien sombre, gangrené par le déclin de la démocratie et la montée du national-populisme autocratique sous toutes les latitudes. Premier nouveau pays à acquérir son indépendance au 21e siècle, il est résolument resté dans le camp des démocraties, malgré ses énormes handicaps de départ, les conflits récurrents qui ont marqué sa vie politique et les difficultés économiques durables rencontrées au fil des ans. Il vient de réélire à sa tête le 19 avril dernier José Ramos Horta, l’infatigable porte-parole de la cause indépendantiste sur la scène internationale pendant toute la durée de l’occupation indonésienne, prix Nobel de la paix en 1996 et déjà président du pays de 2007 à 2012. Ayant obtenu 62,1% des voix dans le second tour d’une consultation qui s’est déroulée sans anicroche aucune, avec une participation de 75% des quelque 860,000 Timorais en âge de voter au sein d’une population de 1,3 million de personnes, il prendra ses fonctions à l’occasion de ce 20e anniversaire. Déclarant qu’il avait reçu son mandat de la nation «…dans une démonstration écrasante de l’engagement de notre peuple envers la démocratie », le nouveau président semble confiant sur ses possibilités d’apaiser les divisions du passé et de conduite le pays vers une plus grande prospérité. Tous nos vœux de succès l’accompagnent.
Jean-Luc Maurer